LE DUENDE VOLÉ
un projet de Pilar Albarracín

Arte Flamenco, Mont-de-Marsan, 2012

Pilar Albarracin postalero jacaranda duende vole

 

L'oeuvre de Pilar Albarracín a été marquée par la création d'objets dynamiques conduisant à des mises en situation et exigeant une participation active du spectateur. Duchamp affirmait que c'est le spectateur qui fait l'oeuvre, par le biais de son interprétation. Pilar Albarracín va encore plus loin. Jugeant l'analyse intellectuelle insuffisante, elle recherche l'interaction convulsive avec le spectateur. Ce dernier doit littéralement éprouver, ressentir l'oeuvre, qu'elle soit souffrance ou jouissance, et ce dans sa chair comme dans sa tête.

Un objectif pleinement atteint avec les oeuvres qu'elle propose cette année au Village du festival Arte Flamenco, deux visionneuses panoramiques présentant deux performances Le duende volé et Granaína por Jacarandá.

Pilar Albarracín se consacre depuis des années à faire des performances et des installations qui parodient précisément les lieux communs. Elle fixe aujourd'hui dans son projet Recuerdos de España son regard sarcastique sur les « cartes postales » et tout particulièrement sur l'atmosphère folklorique qui s'y perpétue. Elle n'exagère pas quand elle fait ressortir que le « souvenir d'Espagne » qui domine l'imaginaire des touristes se trouve dans les estampes « flamencas ».

Ses interventions dans l'espace public jouent sur l'élément de surprise, elle y parvient essentiellement par le rire hétérodoxe, agissant comme un électrochoc social.

 



LE DUENDE VOLÉ
un projet de Pilar Albarracín avec la musique de José Torres

Musée Despiau Wlérick, Mont-de-Marsan, 2012.
Du 2 au 28 juillet

Performances
Documentation vidéo et photo

    Seguiriya para un esqueleto (2012) : 1'10
    Vísceras por tanguillos (2012) : 1'15
    Fandangos por venas y arterias (2012) : 0'53
    Soleá por músculos (2012) : 1'31

Pilar Albarracín s'immerge dans la culture andalouse, vampirisée par le franquisme et devenue, par métonymie, symbole de la culture espagnole, en portant un regard à la fois amusé et critique sur ses principaux éléments.

L'univers de l'artiste est fait de parodies et de tragi-comédies qui confinent au paroxysme cathartique. Toutes ses oeuvres représentent des scènes de danses burlesques où l'érotisme et la mort s'entrecroisent, et où les débordements qui mènent à la libération sont poussés à l'extrême.

Elles traduisent l'idée du « corps pathétique », un corps soumis à toutes sortes de blessures et de tensions, et renvoient au théâtre du grotesque et aux rituels de la cruauté. A la différence des cérémonies religieuses qui visent à perpétuer des systèmes de croyances, la performance contemporaine dispose d'un pouvoir critique qu'elle met à profit pour déconstruire ces rituels et provoquer une catharsis libératrice. Le choc, les larmes et le rire sont autant d'armes qu'elle utilise pour y parvenir. L'art possède donc une fonction thérapeutique dans la mesure où il nous permet d'affronter nos démons personnels, tout en sachant qu'ils ne sont que le produit de l'idéologie et des structures sociales.

Le duende volé (le mur), installation dynamique de photographies en noir et blanc Ces photographies amateurs sont des moments volés durant le festival qui décrivent l'atmosphère avant et après les spectacles. Pilar vole les estampes « flamencas » au public aficionado de Mont-de-Marsan et restitue à travers cette installation les moments particuliers où monte le duende.

INFO
PRESS RELEASE

© Pilar Albarracín 2014. Diseño: Jesús Prudencio